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Dépêche n° 168428 Mersiha Nezic
Paris, jeudi 21 juin 2012, 19:08:11 Ligne directe : 01 83 97 41 36





Domaine :
Éducation et Jeunesse
Rubriquage :
Actualité - Diplômes - Examens - Évaluation - Elèves - Enseignants



Évaluation par contrat de confiance : 80 % de « retours positifs » dans l'académie de Créteil (colloque de la constante macabre)


« Nous avons mis en place le système d'évaluation par contrat de confiance dans le premier degré en début de l'année scolaire 2010-2011 dans l'académie de Créteil. Et plus particulièrement dans les départements de Seine et Marne et du Val de Marne. Plus d'une dizaine* d'enseignants sont engagés dans la démarche. 80 % des retours des élèves et des parents sont très positifs », relate Philippe Roederer, inspecteur de l'Éducation nationale. Il s'exprime à l'occasion d'une table ronde sur l'évaluation par contrat de confiance (1), à un colloque organisé par le mouvement contre la constante macabre, à Paris le 21 juin 2012. Dans le cadre de cette évaluation, « une semaine avant le contrôle, le professeur donne une liste d'exercices traités et corrigés en classe. Pour seize points sur vingt, le contrôle porte exactement sur ces exercices », explique André Antibi, président du MCLCM.

Pour le mouvement, « en raison de conceptions ancrées sur le classement des individus, les pratiques d'évaluation apparaissent souvent comme un couperet destiné à sélectionner. Elles sont assujetties généralement à la règle des trois tiers : un tiers de 'mauvais', un tiers de 'moyens' et un tiers de 'bons', y compris quand les objectifs ont été globalement atteints par la grande majorité des élèves » (AEF n°132300).

ÉVITER LE BACHOTAGE

« Lorsque l'enseignant annonce un contrôle de façon classique, les bons élèves savent ce qu'ils ont à faire, les plus fragiles non. Dans le cadre de l'EPCC, le cheminement est explicite », explique Philippe Roederer. « Ce mode d'évaluation par contrat de confiance, c'est une chance et un bouleversement total pour moi. J'ai adopté ce fonctionnement de façon irréversible en 2005 », ajoute Corinne Croc, professeur de lycée. « J'ai toujours été proche de mes élèves mais quand je me suis rendu compte qu'inconsciemment, je les mettais en échec, c'était terrible », poursuit-elle. « Maintenant, j'ai évacué ce rôle horrible de sélectionneur », rajoute-t-elle. Ce qui permet aux élèves de se présenter « moins stressés au contrôle. Ils se font davantage confiance. Et les résultats de certains ont augmenté de deux ou trois points », rapporte l'enseignante.

« Le schéma classique serait de dire à mes élèves ingénieurs, tout est au programme et vous verrez bien sur quels sujets vous serez interrogés », témoigne Gérard Lauton, enseignant de mathématiques à l'université Paris-Est Créteil. « Tandis que dans le cadre du système d'évaluation par contrat de confiance, je prépare une liste d'exercices, traités en classe et qui recouvrent l'essentiel de ce qu'ils doivent savoir », poursuit l'enseignant. « Les trois quarts des points de l'épreuve seront constitués d'exercices sélectionnés dans cette liste. Ce qui permet aux élèves d'éviter deux écueils répandus : le bachotage et les impasses dans les révisions. Ils travaillent tout l'éventail des compétences. »

De même, l'enseignant utilise cette méthode auprès d'un public de jeunes adultes qui préparent le diplôme d'accès aux études universitaires. « Il s'agit de chômeurs ou de jeunes actifs qui viennent en cours à 19 heures après des journées de travail très lourdes », indique Gérard Lauton. « Pour eux, l'enjeu d'un ciblage de la révision est essentiel. Pour ceux qui s'accrochent et jouent le jeu, c'est une possibilité de réussir après un parcours cabossé sur le plan social et scolaire », dit-il.


* Plusieurs centaines d'enseignants (rectification communiquée à l'AEF).






(1) Les intervenants suivants ont participé à la table ronde « l'évaluation par contrat de confiance » :
- Corinne Croc, professeur de lycée
- Jean Fabre, inspecteur général honoraire
- Jacques Grosperrin, auteur du rapport parlementaire sur « le socle commun de connaissances et de compétences au collège » en 2010.
- Gérard Lauton, enseignant à l'Université de Paris-Est Créteil
- Philippe Roederer, inspecteur de l'Éducation nationale







Contact : Mouvement contre la constante macabre, André Antibi, président, antibi@cict.fr, mclcm.free.fr




Lire aussi dans les dépêches :




- Évaluation : le MCLCM, la Peep, la FCPE et l'Apel demandent la généralisation du système par contrat de confiance. Opposition de l'Uni-Lycée
AEF n° 132300 du vendredi 21 mai 2010 - EJ


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