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André Antibi prépare un nouveau combat, contre une autre "constante macabre"
Paru dans Scolaire le dimanche 22 mars 2020.
Après la constante macabre et l'évaluation par contrat de confiance, après une notation simplifiée de la musique d'accompagnement, André Antibi prépare un nouveau combat, contre l'idée "qu'il faut donner du sens aux à toutes les notions que l'on enseigne", ce qui procède, estime-t-il, d'un effet de mode et ne correspond pas à la réalité pédagogique au point de constituer "une constante supermacabre en quelque sorte".
Dans bien des cas, "il n'y a rien à comprendre", RAC, "les cours sont beaucoup trop théoriques, alors que les élèves n'utilisent que les applications pratiques". André Antibi donne deux exemples dans un texte destiné à lancer la réflexion et dont ToutEduc a eu copie: "En anglais, on n'explique pas pourquoi le prétérit du verbe to eat est ate et non pas eated. En mathématiques, on ne dit pas pourquoi la dérivée de la fonction f est notée f '. Si l’on devait justifier a priori chacun des points enseignés, on n'enseignerait qu'une infime partie des programmes".
Pour le pédagogue, il faudrait inverser la logique, commencer par "présenter brièvement la notion dans le style RAC, la faire manipuler par les élèves", "la recherche éventuelle du sens pouvant intervenir" dans un second temps. Interrogé par ToutEduc sur le risque d'une forme d'autoritarisme didactique ("tu le fais comme ça parce que je te dis que c'est comme ça et tu comprendras plus tard, quand tu seras grand"), il ne méconnaît pas la possibilité d'une dérive, mais fait remarquer à l'inverse, le risque d'une illusion chez l'enseignant, qui ne prend pas conscience du décalage entre le sens qu'il donne à telle ou telle connaissance et les attentes de ses élèves. Une anecdote du type "j'ai acheté deux pâtisseries, je connais le total et le prix de l'éclair au chocolat, quel est le prix de la part de flan ?" n'intéressera vraisemblablement pas un adolescent et n'apportera rien à la résolution des équations à deux inconnues, contrairement à ce que s'imagine l'adulte ...
