APRÈS
L'ENTREVUE DU 16 MARS AU MINISTÈRE
Les représentants du mouvement "Pour une évaluation plus juste du travail des élèves et des étudiants" avaient sollicité le ministre François Fillon fin février en vue d'une mise en place, ou à tout le mois d'une expérimentation de nouvelles approches du contrôle des connaissances et de la notation, fondées sur un « contrat de confiance » entre l'élève et l'enseignant. Reçue mercredi 16 mars par Marie-Jeanne Philip, Directrice Adjointe du Cabinet du MEN, une délégation pluraliste de ce mouvement conduite par André Antibi, composée de 6 personnes représentatives de la communauté éducative (enseignants, fédérations de parents d'élèves, Ligue de l'Enseignement) a fait valoir l'urgence de mesures positives concernant l'évaluation dans les cycles scolaires. Elle s'est prévalue des 27 organisations qui avaient signé à ce jour l'Appel "Pour une évaluation plus juste du travail des élèves et des étudiants".
Elle a rappelé que, contrairement aux programmes pédagogiques, l'évaluation ne bénéficie pas de référentiels fiables sur ses attendus. Elle reste profondément marquée par la pression sociale qui perpétue le modèle arbitraire « 1/3 de bons, 1/3 de moyens, 1/3 de mauvais », bien connu sous le nom de « constante macabre ».
La délégation a demandé que le coup d'envoi de mesures sur ce plan soit initié par une traduction législative de la notion constructive de « contrat de confiance ». Un amendement a d'ailleurs été présenté dans ce sens par des parlementaires. Madame Philip a manifesté son approbation de la démarche du mouvement, et elle s'est engagée à assurer un suivi de cet amendement afin qu'il puisse être effectivement soumis au vote, notamment au stade du Sénat. Soulignant la part d'échec artificiel liée aux actuels non-dits sur la notation, avec ses conséquences sur le mal-vivre des jeunes et sur leur avenir, la délégation a exprimé son souci que cette traduction législative intervienne bien dans le cadre de l'actuel débat parlementaire, sans toutefois porter appréciation sur le projet de loi en cours, compte tenu de la diversité des points de vue des organisations associées au mouvement. André Antibi a demandé que la réponse du ministre sur l'inscription d'un tel amendement lui soit communiquée avant la fin de la semaine consécutive à l'entretien.
Par la suite, il est apparu que ce souhait de l'insertion d'un amendement dans le projet de Loi n'avait pas été réalisé. Cependant, nos démarches se poursuivent en vue d'une prise de position officielle du Ministère allant dans le même sens, notamment au travers de sa réponse à une Question posée par un parlementaire. En outre, de nombreux enseignants engagés dans une rénovation des pratiques d'évaluation sous l'angle du « contrat de confiance », sont prêts à témoigner de l'intérêt de cette démarche qui se traduit par un regain de travail des élèves propice à une meilleure réussite. Enfin, de nouveaux contacts sont pris avec des organisations désireuses d'ajouter leur signature à l'Appel pour une Évaluation plus juste du Travail des Élèves et des Étudiants.