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Paru dans Scolaire le
mardi 18 septembre 2018.




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Le nouveau bac participera-t-il à la lutte contre "la constante macabre" ?

Le nouveau baccalauréat sera-t-il compatible avec l'EPCC, "évaluation par contrat de confiance" ? Ce sera le thème essentiel du prochain colloque du MCLCM, le 3 décembre. Il sera ouvert par Jean-Michel Blanquer qui a toujours marqué son soutien au Mouvement contre la constante macabre.

Rappelons que la "constante macabre" a été mise en évidence dès 2003 par André Antibi qui désigne ainsi la quasi nécessité pour les enseignants, s'ils veulent être pris au sérieux, de mettre au moins quelques mauvaises notes même dans une très bonne classe, ce qui suppose que les sujets proposés aux évaluations comportent quelques items dont le traitement est délicat, y compris pour de bons élèves travailleurs. Il lui oppose "le contrat de confiance", les élèves savent sur quoi ils seront interrogés, sans surprise, sans pièges ni, à l'inverse, de laxisme.

Les sujets des épreuves du nouveau bac passées sous la forme du "contrôle continu" seront puisés dans une banque nationale de données. Si celle-ci est limitée à un nombre raisonnable d'exercices correspondant à ce qu'un élève peut avoir fait chez lui ou en classe, tous les candidats qui auront sérieusement travaillé réussiront. André Antibi se souvient d'ailleurs d'avoir mis en place, quand il était professeur de mathématiques à l'université Paul Sabatier et à "Sup Aéro", une banque de 113 exercices qui couvraient l'ensemble du programme de maths des "maths sup" et "maths spé". Le jour du concours ENSI (écoles d'ingénieurs), un exercice sur deux venait de la banque. S'agissant d'un examen, et non d'un concours, on peut penser qu'ils devraient en provenir tous. Ce sera sans doute un objet de débat. Le risque en effet est que la "constante macabre", au prétexte de "monter la barre", ne pousse à aller au-delà des sujets de la banque, ou de l'étendre tellement qu'elle dépasse les capacités de travail des élèves.

André Antibi, interrogé par ToutEduc, insiste, le débat ne porte pas sur le baccalauréat lui-même, il ne s'agit pas de savoir si on est pour ou contre la réforme, mais quelle sera la nature de l'évaluation en fonction des formes de sa mise en oeuvre, pour la partie dite "contrôle continu". Une autre table ronde aura pour thème "l'engagement contre la constante macabre" dans l'enseignement supérieur "où il serait temps qu'on prenne au sérieux les activités d'enseignement, et non pas seulement de recherche". Des universitaires belges viennent d'ailleurs de lancer un appel contre la constante macabre...

[ extraits ]

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